Limitons les déchets à la source, pour mieux préserver les ressources!

L’humanité se trouve à un carrefour de son histoire. Aujourd’hui, plusieurs signes témoignent de la dégradation de l’Etat de notre planète: le réchauffement climatique, la désertification, l’appauvrissement de la biodiversité, la pénurie d’eau douce, l’exposition aux substances chimiques dangereuses, les déséquilibres régionaux, la surproduction de déchets sont en grande partie la conséquence de la surexploitation et la surconsommation globale des ressources. Seule une large prise de conscience de l’ensemble de la société permettra d’inverser la tendance et d’offrir aux générations futures un environnement dans lequel il sera encore agréable de vivre .

Face à ces enjeux, il raisonnable de définir un notre mode de production et de consommation privilégiant la préservation des ressources naturelles, et cela passe par un changement de comportement individuel et collectif.

Dans son communiqué publié à Oakland, Etats-Unis le 12 juillet 2016, Global Footprint Network , nous renseigne que le lundi 8 août 2016, l’humanité a déjà consommé l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année. Cette date marque donc l’Earth overshoot day – le Jour du dépassement de la Terre. Cela signifie qu’en huit mois, nous avons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts ne pouvaient absorber en un an, nous aurons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, fait plus de récoltes, consommé plus d’eau que ce que la Terre ne pouvait produire sur cette même période. Depuis lundi 8 août, nous vivons donc à crédit.

Selon Sebastien Winkler, vice-président de Global Footprint Network, dans l’article paru dans Tribune de Genève le 9 août dernier, « la Suisse n’est pas en reste car le 22 mars 2016, elle avait déjà consommé ce que ses écosystèmes produisent en un an. En effet, pour assurer au monde entier le niveau de consommation des suisses, pas moins de 3,3 planètes seraient nécessaires »…..or, nous n’avons qu’une seule planète.

En effet, transformer les ressources en déchets en moins de temps qu’il est nécessaire pour convertir ces déchets en ressources nous met dans une situation de dépassement écologique, épuisant ces mêmes ressources dont dépendent la vie humaine et la biodiversité. La gestion des déchets est un véritable enjeu de notre société et une préoccupation cantonale.

Dans cette optique, la direction générale de l’environnement (DGE/DETA) a initié des rencontres thématiques nommées « les jeudis de l’environnement » permettant des échanges d’expérience entre divers acteurs du domaine de l’environnement. Ainsi, la première rencontre organisée le 7 avril 2016 a porté sur la gestion des déchets et avait pour but: répondre à la question: Comment faire face à la fin des levées gratuites des déchets des entreprises?

Selon les exigences légales et notamment l’Art. 12, al. 1 LGD, la collecte, le transport et l’élimination des déchets ménagers sont organisés et assurés par les communes, sans taxes pour les ménages. Les coûts de collecte et d’élimination des déchets ménagers sont assurés par les communes genevoises au travers des recettes générales des communes. A cet effet, il est évident que ces coûts sont de facto proportionnels à la quantité de déchets collectés sur le territoire de la chaque commune.
Malgré les efforts déjà consentis en matière de gestion des déchets sur son territoire (infrastructure de tri, collecte, transport des déchets, information et sensibilisation, etc.), la Ville de Vernier a une marge d’amélioration quant à la limitation de la quantité de déchets produits sur son territoire. En effet, les statistiques cantonales montrent que les déchets urbains communaux incinérés en 2014 s’élèvent pour la Ville de Vernier à 7’856 tonnes (dont ordures ménager : 7’602 tonnes et 254 tonnes d’objets encombrants) soit une moyenne de 223.41kg de déchets par habitant, ce qui est considérable.

Or, le plan cantonal de gestion des déchets 2014-2017 (PCGD), Genève vise un objectif ambitieux de pouvoir recycler 70% des déchets urbains des entreprises en 2017 contre (46% en 2014). La mesure 9 dudit plan, préconise de supprimer les tolérances des communes pour les déchets incinérables des entreprises lors de la collecte des déchets urbains d’ici fin 2016.

La présente motion recherche la mise en place d’infrastructures appropriées pour le tri et la collecte des déchets par et au sein des centres commerciaux et entreprises sis sur le territoire de Vernier. Ces infrastructures permettront aux habitants de trier et laisser les déchets non indispensables tels que doubles emballages sur les lieux de vente d’une part, et d’autre part, offriront la possibilité de ramener certains déchets (appareils électriques, électroniques et électroménagers) sur les lieux de vente , ou chez Swico Recycling pour les particuliers . Cette nouvelle approche aura pour avantage, la réduction de la quantité de déchets ménagers, et par extension, la diminution des coûts liés à la collecte, le transport et l’élimination des déchets à la charge de la ville de Vernier.

Au bénéfice de ce qui précède, le Parti Socialiste de Vernier invite le Conseil municipal à soutenir cette motion qui demande au Conseil administratif:

  • Répertorier les commerces, entreprises, industries verniolans concernés par la mise en place d’un système de tri et de collecte des déchets;
  • Initier un processus de concertation des différentes entités répertoriées en vue de la mise en place d’infrastructures de tri et de collecte de déchets;
  • Prévoir un mécanisme de suivi du programme de gestion des déchets dans les centres commerciaux et les entreprises concernées;
  • Prendre les dispositions requises en faveur de la diminution à la source des quantités de déchets produits sur le territoire verniolan;
  • Déposer un rapport sur la faisabilité et l’impact financier.