L’horizon au-delà des citernes

A la question de l’éditorial de la TdG du 27 septembre 2018 de M. Rossier : la réponse est oui. Il faut raser les citernes de Vernier, pas toutes dans un proche avenir mais il faut les raser.

Dans l’article qui accompagne l’éditorial, les nuisances, visuelles notamment, et dangers induits par les citernes massées sur la commune de Vernier sont très bien cernés. Cependant, malheureusement, une résignation s’impose à les voir rester comme la « rançon du succès » de Genève.

Des solutions existent

Quel manque d’ambitions pour Genève et pour Vernier. Comment croire que nous ne pouvons pas à l’horizon 2032 nous passer des 30 citernes situées sur le terrain de l’État de Genève, en face d’Ikea ? Se résigner, sans imaginer et penser au-delà de ces silhouettes si communes pour Vernier, nous pouvons et devons faire mieux…et les solutions existent.

La transition énergétique est en marche, elle ne s’arrêtera pas. Nous devons l’intensifier dans tous les domaines. En plaçant un objectif à 2032, cela stimule les projets, afin d’arriver à se passer en grande partie du mazout : la géothermie est encouragée par les SIG, le solaire devient de plus en plus efficace, les bâtiments sont rénovés pour une réduction de la consommation d’énergie etc. Croyons en la capacité des Genevois-es de se projeter dans une économie plus verte.

Mutualiser les réserves

Mais cela ne suffira peut-être pas, alors rationalisons et mutualisons. Même les pourcentages annoncés par les pétroliers démontrent qu’en mutualisant les réserves des capacités de stockages supplémentaires existent, qui permettraient de dégager en 2032 de l’espace pour les 30 citernes des terrains de l’État.

Et l’aéroport, horizon indépassable pour certains. Un développement raisonnable est pourtant souhaitable mais surtout possible. Nous devons avoir cette ambition ; l’économie genevoise a besoin de l’aéroport mais pas à n’importe quelles conditions : la santé des riverain-e-s, des Verniolan-es et des Genevois-es n’est pas négociable.

Un danger trop important pour Vernier et Genève

Plus largement, la Suisse doit-elle conserver une stratégie de stockage héritée de la guerre froide ? N’y-a-t-il pas des compromis à trouver ? De la décentralisation des lieux de stockage à imaginer ? La politique et la diplomatie doivent créer une marge de manœuvre.

Alors oui, il faut raser les citernes de Vernier car les nuisances et dangers sont très (trop) importants pour être ignorer et parce que nous devons avoir l’ambition de répondre aux défis de notre avenir commun.

Martin Staub
Candidat au Conseil administratif de Vernier
Conseiller municipal de Vernier et député